Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le monde de Fée
Le monde de Fée
  • Une vie au calme à la montagne entourée de mon mari, de notre petite fille et de nos deux chiens. Beaucoup (trop) de laine pour adoucir le quotidien, des livres pour rêver et la nature pour s'évader.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Albums Photos
Newsletter
12 décembre 2013

La vie est un livre

Mis à part le tricot, je passe aussi le plus clair de mon temps à dévorer des livres (parfois je fais les deux en même temps): des romans, des BD, des documentaires, des policiers... Bref, je dévore!

En flanant dans un marché aux puces, je suis tombé sur Le libraire de Régis de Sà Moreira. C'est un petit bijou complètement loufoque et poétique à souhait.

Le libraire n'a pas d'autre nom que celui de sa profession; il vit littéralement dans sa librairie ouverte 24h/24 où se croise le monde entier et même Dieu et la mort. Le libraire boit des tisanes à chaque client qui entre dans sa boutique, il envoit des pages de livre arrachées à ses frère et soeurs qui vivent aux quatres coins du monde. Il a des habitués, dont il connait les habitudes mais pas les noms, des femmes à qui il peut faire l'amour, des enfants qui courent partout, un seul et unique livre de voyage.

Vous n'avez rien compris? Tant mieux, parce que là est tout le secret: c'est un livre sans histoire mais avec des histoires. C'est une allégorie de l'amour, de la mort, des sentiments,à savourer doucement (comme une tisane) pour qu'il ne se termine pas trop vite.

1b644-libraire-regis-moreira-l-1

Le libraire ne pratiquait pas la grossierté mais il avait trouvé d'autres armes qui s'étaient révélées tout aussi efficaces. Ces armes étaient des phrases et ces phrases le libraire les avaient prises dans des méthodes de langues étrangères. Quelles étaient ces langues et comment se disaient ces phrases en ces langues, le libraire n'en avait auncun souvenir parce que c'était uniquement pour leurs phrases qu'il lisait les méthodes de langues étrangères.

Ces phrases sans qu'il sache pourquoi touchaient un point sensible chez le libraire et résonnaient en lui comme peu d'autres. Chacune lui paraissait être une histoire à elle seule.

[...] Et sa préférée parmi toutes: " Il y a beaucoup de choses intéressantes à apprendre sur les icebergs ". Il y avait quelques chose dans cette phrase. Un pouvoir magique qui marchait à tous les coups. [...]

Le libraire essayait parfois d'imaginer la personne qui avait réussi à écrire la phrase sur les icebergs, qui s'était dit dans sa tête " Il y a beaucoup de choses intéressantes à apprendre sur les icebergs ", et qui ensuite l'avait écrit, et qui s'en était servi dans une méthode de langue, parmi d'autres phrases elles aussi magnifiques, mais qui n'avaient sans doute pas le pouvoir de celle-là, bien que le libraire ne les eût pas toutes essayées.

Le libraire n'avait rien contre les icebergs et ne doutait pas qu'il y avaient beaucoup de choses intéressantes à apprendre sur eux comme sur tous les phénomènes naturels, mais penser cette phrase ! Mais l'écrire ! ... Et la dire ! ... Quelle merveille !

Publicité
Publicité
25 novembre 2013

So british!

Première rencontre avec Virginia Woolf. J'étais entrée dans la petite librairie "Les racines du vent". Je cherchais un  livre à lire pendant un week-end chez mes parents. "Je cherche un petit livre, dont l'histoire se situerait en Angleterre, au XIXème siècle peut-être" (je suis une dingue de la Grande-Bretagne à cette période, une droguée de Jane Eyre). "Connaissez-vous ceci?" et la libraire me tendit Mrs Dalloway. Je lus le livre en une après-midi, au coin du feu.

Le livre est le récit d'une journée de Clarissa Dalloway et, en même temps, d'une journée de Londres. Big Ben, la grande horloge, sonne les heures, découpant le Temps et les chapitres.

Mrs Dalloway, qui donne un bal ce soir, est descendue dans Bond Street pour acheter des fleurs. Virginia Woolf offre alors une fresque de la ville de Londres et de ses habitants: chacun des inconnus que frôle Mrs Dalloway nous étant soudain révélé, tel qu'il est, et mystérieusement uni aux autres. 

mrs-dalloway-1997-05-g

Y a-t-il, pour un amateur de romans, joie plus grande que d'en trouver un qui soit original et humain? Virginia Woolf était un grand écrivain, mais elle devient, parmi les écrivains de notre temps, un de ceux que j'admire le plus et qui me touchent le plus profondément.

" Pour avoir vécu à Westminster - combien d'années déjà? plus de vingt - Clarissa était catégorique, on ressent, même au milieu de la circulation ou si l'on se réveille en pleine nuit, un calme particulier, une solennité; une pause impossible à décrire, une attente avant la sonnerie de Big Ben. Là! Elle retentissait. D'abord, musicale, pour prévenir. puis l'heure, irrévocable."

11 septembre 2013

Jeu de mains...

Lexie a accompli son rêve: rejoindre Londres pour y devenir journaliste. Insolente, sûre d'elle, la jeune femme évolue triomphalement dans le fougueux Soho des sixties, menant de front sa vie professionnelle et de mère célibataire. Jusqu'au jour où le destin se rappelle d'elle.

Quarante ans plus tard, Elina, une jeune artiste d'origine finnoise, vient de mettre au monde son premier enfant. Un accouchement qui a failli lui coûter la vie et dont le souvenir obsédant menace de détruire son couple. Car depuis la naissance, son mari, Ted, se comporte de façon très étrange, comme si son inconscient se réveillait d'un profond sommeil.

En quête d'une main bienveillante qui le guiderait à travers les zones d'ombre de son enfance, Ted va mettre au jour un terrible secret.

Un somptueux roman, bouleversant et sensible où s'entremêlent des voix aussi émouvantes que troublantes pour évoquer la force des liens du sang et le pouvoir destructeur des non-dits.

 - Cette main qui a pris la mienne - Maggie O'Farrell -

29 août 2013

Rentrée littéraire

La routine fait sa rentrée et pour la rendre moins monotone j'ai aussi repris mon habitude ferroviaire favorite: le "dévorage" des livres.

Je viens de finir un roman vraiment très bien, à mettre entre toutes les mains: La dernière conquête du major Pettigrew de Helen Simonson.

A Edgecombe St Mary, au coeur de la campagne anglaise, une tasse de thé à l'heure dite est un rituel auquel le major Pettigrew ne saurait déroger, pas plus qu'à son sens du devoir et à son extrême courtoisie, qui font de lui l'archêtype même du gentleman anglais. Désormais veuf, il a pour seul compagnie ses livres et quelques amis du club de golf et ce n'est guère son fils Roger, un jeune Londonien ambitieux, qui pourrait le combler de tendresse.

Le jour où le major apprend le décès de son frère Bertie, la présence de madame Ali, veuve elle aussi, va réveiller son coeur engourdi. Tout devrait les séparer, elle la petite commerçante Pakistanaise, et lui, le major de sang britannique. Pourtant, leur passion pour la littérature et la douleur partagée du deuil sauront les réunir.

C'est avec beaucoup de charme et d'intelligence que Helen Simonson s'empare du thème des traditions pour montrer combien elles peuvent être à la fois une valeur refuge et un danger. Il se dégage de son roman une atmosphère "so british" qui enchante de la première à la dernière page.

 

" A deux heures le bouillonnement des nuages s'était calmé, et les cumulus stationnaient au-dessus de la terre, transformant la pluie en une brume grise. On eût dit un hammam froid qui figeait toutes les senteurs sur place. "

" Ce ravissement sincère devant toutes ces couleurs paraissait fort incongru, songea le major, chez une femme qui préférait les tweeds couleur marron champignon. Celui du jour, d'un bordeau terne, assorti à un chemisier noir et à des bas vert foncé, l'aurait rendue invisible au milieu de n'importe quel endroit boisé et un tant soit peu humide. "

10 juillet 2013

Lire, fumer et boire du café

Diane perd brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l'exception de son coeur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l"existence. Entre « Le Journal de Bridget Jones » et « Love Story », l'histoire de Diane nous fait passer par toutes les émotions. Impossible de rester insensible au parcours tantôt dramatique tantôt drôle de cette jeune femme à qui la vie a tout donné puis tout repris, et qui n'a pas d'autre choix que de se reconstruire. ( Les gens heureux lisent et boivent du café, Agnès Martin-Lugand).

 

 

"J'y étais. J'étais à Mulranny. Devant ce cottage dont j'avais à peine regardé les photos sur l'annonce. J'avais dû traverser tout le village et prendre la route chaotique de la plage pour arriver au bout de mon périple. J'aurais des voisins, une autre maison se tenait à côté de la mienne. Un petit bout de femme arriva vers moi et me salua de la main. Je me forçai à sourire."

 Un vrai bijou, une merveille qui se lit d'une traite en une après-midi; ce fût mon cas en tout cas. Ce n'est pas vraiment l'histoire d'un deuil mais plutôt d'une renaissance possible malgré la douleur que l'on n'oublie mais avec laquelle on apprend à vivre.

Publicité
Publicité
15 mai 2013

Un beau tableau

La reprise du travail s'accompagne toujours de sa petite routine. Pour ma part, ce sont les lectures ferroviaires, celles qui m'accompagnent dans les transports et qui me font voyager bien plus qu'un simple aller-retour. Même si je lis énormément pendant les vacances (et pendant les week-end et le soir dans mon lit avant de dormir et aussi parfois quand je tricote), j'aime beaucoup m'extraire du brouhaha ambiant des transports pour me faire une petite bulle hors du temps. J'ai attaqué la semaine avec un livre chiné à Emmaüs.

Parti à la recherche d'un tableau mystérieux, Jonathan croise la route de Clara. Tous deux sont convaincus de s'être déjà rencontrés. Mais où et quand? A Londres, il y a plus d'un siècle...
De Saint-Pétersbourg à Boston, de Londres à Florence et Paris, La prochaine fois de Marc Lévy entraîne ses lecteurs dans une histoires où amours et énigmes défient le temps.


"Clara rentra et referma la porte de la galerie, elle revint vers la vitrine et regarda le taxi s'éloigner, songeuse. Une autre question avait occupé son esprit, depuis le déjeuner. L'impression d'avoir déjà rencontré Jonathan était devenue obsédante. Alors qu'il contemplait le tableau, assis sur son tabouret, certains de ses gestes lui semblaient presque familiers. Mais elle avait eu beau y penser sans cesse, elle ne pouvait associer ni lieu ni date à ce sentiment. Elle haussa les épaules et retourna derrière son bureau."

4 mai 2013

Des chiffres et des lettres...

Comme le héros du film Rain Man, Daniel Tammet est un autiste savant, un génie des nombres. Son cerveau extraordinaire lui permet de mémoriser les 22 514 premières décimales du nombre Pi et de parler dix langues.

Bien qu'autiste, il n'est pas coupé du monde. A force de volonté, il a appris à vivre presque normalement. Dans ce livre, "Je suis né un jour bleu", Daniel Tammet nous raconte avec une simplicité bouleversante son enfance à Londres, dans une famille de neuf enfants. Il décrit ses années d'école, la découverte de sa différence, la conquête de son autonomie et sa route vers la célébrité.

" Vers la fin de la semaine, nous assitâmes à une conférence sur les pays d'Europe de l'Est, leur géographie et leur situation politique. La conférence dura une heure pendant laquelle chacun était censé prendre des notes. J'écoutais, mais n'écrivais pas. Le conférencier me demanda à un certain moment pourquoi je ne prenais pas de notes. Je répondis que je pouvais me souvenir de tout ce qu'il avait dit et que je prenais des notes mentales, dans ma tête. J'avais toujours fait ainsi, j'avais passé mes examens à l'école de cette façon. Il me posa plusieurs questions pour me tester et il ne parvint pas à me prendre à défaut."

1 avril 2013

Le livre du printemps

Poussée par une amie, l'éditrice Isabelle Laffont, Didier Decoin décrit dans son nouveau livre, Je vois des jardins partout, ses souvenirs et sa passion pour les fleurs, les arbres et ceux qui savent les cultiver. C'est là que son épouse intervient. Elle connaît le nom latin de chaque plante comme d'autres récitent les tables de multiplication. C'est avec elle, explique-t-il, qu'il part en compagnie de fous furieux, une bande surnommée la "Cinquième Saison", pour dévaliser les nurseries anglaises de plantes rares avant de prendre l'avion en essayant de glisser ces achats fragiles dans des valises bondées. Didier et Chantal sont tombés amoureux de ce coin du Cotentin, de la maison qu'ils occupent depuis trente ans et de son jardin de curé.  A défaut de donner de la binette et du sécateur, Didier récolte les idées : "Des lumières, des parfums, des sons que je vais glisser dans le chapitre que j'écrirai, que j'essaierai d'écrire, sitôt que j'aurai fini d'inspecter les pavots et les graminées", précise-t-il. L'homme est donc un rêveur qui va le nez en l'air et les mains dans les poches.

"Le toucher d'une écorce, le parfum d'une feuille froissée dans le creux de la main, le frisson d'un massif de graminées, la saveur poivrée d'une fleur, une plate-bande aux couleurs pétaradantes, ou, tout au contraire, la délicatesse inouïe d'un mixed border de fleurs blanches et de feuillages aussi chlorotiques que les lèvres de certaines pâles jeunes filles du siècle de Balzac, ne renseignent pas sur les dates d'une bataille, ni ne révèlent le nom des formenteurs d'un coup d'Etat, mais ils sont des vecteurs d'émotions incomparables - et que serait l'Histoire, la majuscule Histoire, sans nos émotions minuscules?

D'ailleurs, l'Histoire, on finit toujours par l'écrire sur le papier des arbres."

7 mars 2013

Premier livre du mois de mars.

Lou Bertignac a 13 ans, un QI de 160 et des questions plein la tête. Les yeux grand ouverts, elle observe les gens, collectionne les mots, se livre à des expériences domestiques et dévore les encyclopédies.
Enfant unique d’une famille en déséquilibre, entre une mère brisée et un père champion de la bonne humeur feinte, dans l’obscurité d’un appartement dont les rideaux restent tirés, Lou invente des théories pour apprivoiser le monde.
A la gare d’Austerlitz, elle rencontre No, une jeune fille SDF à peine plus âgée qu’elle.
No, son visage fatigué, ses vêtements sales, son silence.
No, privée d’amour, rebelle, sauvage.
No dont l’errance et la solitude questionnent le monde.
Des hommes et des femmes dorment dans la rue, font la queue pour un repas chaud, marchent pour ne pas mourir de froid. « Les choses sont ce qu’elles sont ». Voilà ce dont il faudrait se contenter pour expliquer la violence qui nous entoure. Ce qu’il faudrait admettre. Mais Lou voudrait que les choses soient autrement. Que la terre change de sens, que la réalité ressemble aux affiches du métro, que chacun trouve sa place. Alors elle décide de sauver No, de lui donner un toit, une famille, se lance dans une expérience de grande envergure menée contre le destin. Envers et contre tous. No et moi - Delphine de Vigan

"Quand j’étais petite je voulais être un feu rouge, au plus grand carrefour, il me semblait qu’il n’y avait rien de plus digne, de plus respectable, régler la circulation, passer du rouge au vert et du vert au rouge pour protéger les gens. Quand j’étais petite je regardais ma mère se maquiller devant le miroir, je suivais ses gestes un à un, le crayon noir, le rimmel, le rouge sur les lèvres, je respirais son parfum, je ne savais pas que c’était si fragile, je ne savais pas que les choses peuvent s’arrêter, comme ça, et ne plus jamais revenir."

28 février 2013

Le charme des liaisions

Trois couples, trois histoires d'amour et de haine... Le roman commence avec Catherine, dont le mari, Jean, a disparu sans explication, et qui espère son retour; Lorsque, un été, elle rencontre à l'île de Ré un inconnu vêtu de noir : Maxence, c'est le coup de foudre !

Toutes deux mariées, ses plus proches amies, Hélène et Béatrice, tentent de la mettre en garde contre un emballement aussi brusque...

En fait, chacune de son côté assiste à l'érosion de l'amour dans son couple et croit y échapper en entretenant des liaisons extraconjugales. Telle la passion, "l'amour pour toujours" qu'on s'est juré en se mariant est-il condamné à n'être qu'un feu de paille ?

Dans ce roman d'émotion et de charme, la romancière, Madeleine Chapsal, aborde la question capitale de l'amour tel qu'on le vit, tel qu'on le perd - et réussit à le réinventer.

Il n'y a pas que les plaisirs de bouche que Catherine conserve en mémoire : il y a ces purs moments de joie pour aller quérir quelque nourriture en forêt ou au potager et pour la savourer ensuite en compagnie de la cuisinière, ravie de faire aussi hautement plaisir ;  avec un chien sous la table, un chat sur le manteau de la cheminée fixant la tablée de ses yeux jaunes et impénétrables; le repas ponctué des compliments de l'homme de la maison. Une satisfaction profonde qui lui a donné le sentiment - ineffaçable - que la vie peut être bonne. En certains lieux, à certaines heures, en dépit de tout.

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 > >>
Publicité